Le Club de lecture de La Sauce continue ! Nous sommes actuellement 13 et nous échangeons par mails autour de nos lectures, nous partageons  aussi de petits jeux de lecture, d’écriture ou des poèmes. Depuis un mois, pas moins de 22 livres ont été évoqués par les membres du groupe. Nous attendons de nouveaux participants, pour cela il vous suffit d’envoyer un mail à lasaucestandre@gmail.com en disant : « je veux participer! » et vous serez mis sur la liste.

Voici un florilège de nos échanges:

  • “J’ai lu récemment « Changer l’eau des fleurs » de Valérie Perrin . C’est une belle histoire très bien écrite et un peu à tiroirs , ce qui donne du suspens à l’intrigue. Le thème : La résilience. Je n’en dis pas plus , ce livre m’a enchantée.”

Moi aussi j’ai récemment lu Changer l’eau des fleurs, c’est un magnifique livre😍. Beaucoup d’émotions.. une belle histoire…dévoré en 3 jours !”

  • “Bon, ce n’est pas forcément le livre pour retrouver la foi dans la nature humaine mais quel roman ! J’ai rarement été tendu à ce point en lisant certains passages et la fin m’a laissé éveillé pendant un bon moment (en ces temps chamboulés, ce n’est pas très grave……). L’histoire de Turtle, une jeune adolescente américaine, est racontée sans concession. Une alternance de descriptions de la nature et des armes à feu va vous envoûter. La quatrième de couverture n’est ici pas usurpée : « Un choc, ELLE », « Extraordinaire. Il ne faut pas passer à côté de ce livre-là, Télérama » et « Ce roman appartient à la famille de ces livres impossibles à oublier, LE Figaro Littéraire ». Un best-seller mondial qui, pour une fois, doit-être lu : My Absolute Darling de Gabriel Tallent.”
“J’ai eu plaisir à voir cité “My absolute darling”, c’est un sacré “drôle” de livre, plein… débordant… d’un étrange amour filial ! mais il faut avoir le cœur et le ventre bien accrochés… l’écriture aussi est étrange, on ne peut y chercher une finesse dialectique… pourtant on est pris, sans pudeur, on en veut plus. Je me suis surprise à être capable d’aller jusqu’au bout, mais à bout de souffle !”

“Je viens de terminer « My absolute darling ». Une lecture qui secoue! Un mot me vient à l’esprit: SAUVAGERIE   La sauvagerie de la nature,magifiquement décrite, splendeur de la forêt du nord de la Californie, splendeur de l ‘Océan , mais aussi la sauvagerie des hommes.

Les passages que j ‘ai vraiment aimé sont ceux où Turtle est « perdue » dans la forêt avec les garçons et aussi le récit de la survie dans l’Océan avec Jacob.
Par contre, les passages entre Turtle et son « papa » complètement dingue vous saisissent jusqu’à l’écoeurement, d’autant plus que cela va crescendo…Ou bien le récit des épreuves insensées de Turtle est il une métaphore de ce qui attend l’humanité pour sa survie ? Je ne peux m’empêcher de remarquer le rôle éminemment positif des professeurs dans l’histoire (que d’ailleurs l’auteur remercie dans sa postface), eux qui rencontrent souvent des ados cabossés.
Bref, un livre vers lequel je ne serai pas aller toute seule et je ne regrette pas de l’avoir lu !”
  • “Je vous présente “L’art de perdre” de Alice Zeniter, mon livre préféré en 2019. Naïma est une jeune femme qui vit en France, elle a des origines algériennes mais ne connait rien de l’Algérie. Son grand-père Ali, un montagnard kabyle est mort sans qu’elle sache pourquoi l’Histoire a fait de lui un “harki”. Yema, sa grand-mère ne parle pas vraiment le français. Quant à Hamid son père, arrivé en France en 1962,dans les camps de transit pour les “harkis”,il ne parle plus de l’Algérie de son enfance. Comment retrouver le fil?
On commence un formidable voyage dans l ‘histoire de l’Algérie contemporaine, la complexité de la guerre d’Algérie où les villageois se retrouvaient bien souvent entre deux feux, l ‘armée française et le FLN. On découvre le sort de ces “rapatriés musulmans”, ni rapatriés comme les autres (les européens) ,ni français comme les autres et qui furent en 1962 entassés dans ces camps de transit comme Rivesaltes.
Naïma fera le voyage jusqu’en Algérie et on découvre une magnifique histoire, largement auto-biographique de retrouvailles et de réconciliations familiales.
J ‘ai été particulièrement intéressée par tout ce qui concerne les “harkis” dont on ne parle pas forcément beaucoup.Dans mon enfance (Années 60) à côté du petit village de Provence où j’allais en vacances, il y avait “la route des harkis”,un endroit où l’on nous déconseillait d’aller..plus tard, j’ai découvert qu’en effet, il y avait un “hameau de forestage” à Cucuron (Vaucluse): à l’écart des lieux d’habitation, les hommes travaillaient à l’entretien des forêts,au débroussaillage, à la lutte contre les incendies; les femmes restaient sur place et s’occupaient du foyer et des enfants. L’encadrement était militaire ,le règlement strict et les harkis étaient isolés, sans possibilité d’intégration.Dans les années 70, ces camps qui devenaient des ghettos ont peu à peu fermés et leurs habitants relogés dans des HLM en Normandie pour la famille de Naïma. Il y avait de ces camps un peu partout dans le sud de la France, à Lodève et à Saint Pons de Thomières par exemple.”
“Je voulais réagir au message d’Isabelle sur “L’art de perdre” que j’ai aussi beacoup aimé !
Même si mon histoire familiale est très différente de celle racontée dans ce livre, je me suis retrouvée à certains moments et ai essayé de reconstruire des morceaux de l’histoire dont il ne me parle que très peu. Né en 54 près d’Oran d’une mère algérienne et d’un père marocain, mon père a connu cette triste période de l’histoire. Sa famille a dû quitter sa ferme algérienne et s’installer au Maroc tout près de la frontière à Oujda. Il a vécu comme un déchirement ce départ forcé et ne s’est jamais senti marocain (même s’il en a la nationalité). Il n’est jamais retourné en Algérie mais je sais qu’il en rêve. A ses 18 ans, le voici qui arrive en France et s’installe dans la Drôme. Après une formation à l’AFPA de Morlaix (Finistère), il rencontre ma mère, une bretonne, et fonde avec elle une famille. Leur couple ne dure pas plus de 15 ans et finit par se déchirer… 19 ans après la séparation de mes parents, je reprends contact avec mon père ! Bien que très bien intégré en France, il n’est pas français (il n’a d’ailleurs jamais demandé la nationalité française !), il ne se sent pas plus marocain ou algérien… De mon côté, je ressens aussi cette frustration liée à la méconnaissance de toute cette culture qu’il ne m’a pas transmise mais qui fait partie de ma famille ! Je conseille bien sûr vivement la lecture de ce livre. Je ne pensais pas parler de tout ceci, par mail et en plus à des personnes que je ne connais pas toutes ! Mais c’est venu tout seul !”
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